Toute culpabilité bue, je vous présente ce qui aurait dû être l’un des points d’orgue de mon dressing et qui se révèle… bof.
Toute culpabilité bue parce que, quand je fais un vêtement et qu’il n’est pas complètement réussi, je ne peux pas m’empêcher de battre ma coulpe: tant de matériel gâché (non, mais tu as cru qu’on était à la cour du Roi Soleil, ici?), du temps perdu (dont j’aurais pu faire teeeellement de choses…) et l’impression d’avoir eu franchement un peu trop confiance en mes compétences (Elle a cru qu’elle maîtrisait le sujet, la pauvre fille, et voilà ce que ça donne!). Bref, je suis la marâtre de Cendrillon pour moi-même. J’ai même pensé à intituler cet article « Le jour où j’ai cousu de la fast fashion ». Parce que H&M et consorts peuvent bien verdir leurs filières, il est bien connu que tant que je continuerai à rater des vêtements, la glace polaire continuera à fondre par ma seule faute.

Mais espérons que les bébés phoques et l’ensemble des écosystèmes de la planète peuvent se relever de nos foirages parce que, en couture comme dans bien d’autres domaines, le foirage c’est la vie: sans se tromper, on n’apprendrait presque rien et, en tout cas, on n’inventerait rien: pensez au nombre de fois ou vous avez mis en place des stratégies géniales pour contrer des difficultés que vous rencontriez!

Voilà donc les leçons de cette robe:
J’ai utilisé le patron Ruby du magazine La Maison Victor et une double gaze de coton trouvée chez Bennytex.

La première modification que j’ai essayé de faire a été de remplacer la parementure d’encolure par un biais: j’ai trop tiré sur la double gaze et l’encolure a gondolé, ce qui était déjà très moche, mais j’ai aussi réalisé que le décolleté était trop profond pour moi. Je vous montrerai bien une photo de cette étape, mais comme je pensais encore que je pourrais tout arranger et sortir une robe parfaite, je ne vous en ai pas pris.
Sur le coup, je me suis dit que je n’avais qu’à recouper un devant et imaginer un nouveau col (paf, claquement de doigts, bobidi bobidi bouh et je croyais un peu que j’étais ma propre marraine la fée!…). J’ai donc laissé mariner la bête quelques mois.
… Jusqu’au dix sept décembre où je me suis dit que je me draperai bien dans la bête en question pour les fêtes!
Au départ, j’avais prévu de soigner les finitions, mais voyant le temps qu’il me restait, le principe de réalité l’a emporté et j’ai décidé que finalement, ce n’était pas vraiment nécessaire. (ce qui est une bonne décision au vu du résultat final!)

A ce moment, j’ai imaginé un col style bateau/boule et j’ai coupé mon devant en fonction et le col comme j’imaginais qu’il fallait le faire. En fait, je ne sais pas vraiment comment on doit couper le style de col que j’avais en tête, mais visiblement, la technique que j’ai utilisée n’est pas la bonne… En le voyant, j’ai pensé à le reprendre mais comme on était le vingt décembre et que je n’avais aucune idée, je l’ai laissé comme ça.
A l’essayage, la robe qui tombait si joliment sur le mannequin du magazine tombait comme un sac à patates sur moi: la taille n’était pas marquée du tout. J’ai donc rajouté deux pinces-plis à la taille et une dans le dos.

J’ai finalement décidé que le résultat était portable (je l’ai d’ailleurs porté pour Noël), mais je ne suis pas sûre de vraiment le porter avec plaisir: les pinces poitrine, qui sont représentées par de petits plis aux épaules, sont vraiment insignifiantes, le col n’est vraiment pas réussi et je constate avec déplaisir que je n’ai ni la jolie chevelure rousse du mannequin du magazine ni sa ligne parfaite (bon d’accord, j’aurais dû le voir venir mais, que voulez-vous, je suis naïve: à chaque fois que je vois la photo d’un vêtement, j’imagine qu’il va me faire ressembler au joli mannequin qui est dedans!)
Qu’ai-je retenu de cette aventure, donc et que faire pour éviter de réitérer ce genre d’échec:
- Prendre un autre patron (franchement, celui-ci n’est pas terrible et je pense vraiment que c’est un des problèmes les plus importants de ce vêtement: je ne vous le recommande pas).
- Faire attention au biais de la double gaze qui est très extensible.
- Faire un autre col.
On pourrait dire, aussi, que si j’avais fait une toile, j’écrirai un tout autre article mais voilà, ce n’est peut-être pas bien, mais je ne fait presque jamais de toile: c’est très chronophage et franchement pas exaltant et je n’en fais donc que si j’ai un gros doute sur le patron (si c’est moi qui l’ai fait, par exemple, ou qu’on est sur quelque chose de très près du corps). Ceci-dit, il faudrait peut-être que j’en fasse pour les patrons de cette marque parce que ce n’est pas la première fois que je suis déçue…

Pour finir sur une note positive, mon mari (qui est le plus objectif de mes supporters, on est d’accord?) la trouve réussie. Je vais donc prendre la résolution de « donner sa chance au produit ». Mais, pour l’instant, je vous avoue que la seule idée qui me vienne est de la porter avec un pull.
Et vous, vous avez beaucoup de ratés à votre actif?