Vous le savez, j’ai deux filles pour lesquelles je couds régulièrement (exemples là, là, là ou là). En général, ça se passe bien: on arrive à se mettre d’accord sur le tissu et elles sont satisfaites du résultat final.
Oui, mais ça, c’est parce que, quand j’ai commencé à coudre pour elles, j’étais déjà rôdée et j’avais passé la phase des vêtements bancals qu’on trouve réussis, des ajouts douteux et autres erreurs qu’on fait tous au début.

Ceux qui ont vraiment été mes cobayes en expérimentation couturesque, ce sont mes garçons: parce qu’ils trouaient tellement vite leurs pantalons que je me suis imaginé que je ferais mieux de les faire moi même. (En fait non, quand des enfants trouent leurs pantalons, ils trouent leurs pantalons et c’est tout. C’est une mission pour la fast fashion).
J’ai donc trouvé un patron de pantalon qui me semblait correct et je me suis lancée. Fast forward à la fin de l’histoire: le patron n’était pas top et mes compétences en couture étaient trop légères pour que je puisse y remédier ou même m’en rendre compte et l’un d’eux a fini par me dire qu’il ne voulait plus de mes pantalons (très clairement, de manière à ce qu’il n’y ait pas de doute…).

Je me suis drapée dans ma dignité et j’ai décidé que je ne coudrais dorénavant plus que pour ceux qui appréciaient mon travail (moi, principalement). Mais, intérieurement, je me rendais bien compte que cette révolte avait de bonnes raisons et qu’il était légitime de vouloir un pantalon confortable et joli, même si ce n’est pas maman qui l’a fait.
Quand j’ai commencé à coudre pour mes filles, je n’ai pas eu ce problème puisque je m’étais améliorée, mais mon petit cœur pleurait toujours d’avoir échoué à habiller mes garçons.
… Jusqu’à ce qu’ils me demandent de refaire leurs cabans d’uniforme! Mon cœur a fait boum: que me valait cet honneur d’avoir le privilège d’habiller ces deux beaux garçons?! (réponse: le prix de celui qui était vendu par l’école…)

Nous avons donc choisi le tissu et j’ai sorti mon très rentable patron Magnésium du placard. Je lui ai enlevé sa pince poitrine pour l’adapter à mes garçons et, comme il ne propose pas de col tailleur adapté à la double croisure, je me suis dit que j’allais en bricoler un. Là, vous vous dites: « Non mais, elle, elle croit que ça se « bricole » en trois coups de ciseaux, un col? »… Ben oui, je croyais. Et j’ai vite déchanté. Mais après un grand nombre d’essais et l’épuisement de toutes les chutes que je pensais pouvoir garder, j’ai réussi à faire deux cols tailleurs qui correspondent: ouf!
J’ai également coupé le dos en deux parties pour introduire un peu de relief à cet endroit là car je trouve que ça manque sur le patron original.

Verdict: ils sont contents et veulent bien les porter. La poche portefeuille leur fait particulièrement plaisir. Ils on même cousu eux-mêmes leurs boutons!
Mon petit cœur est réparé et je me réjouis de voir mes deux grands, beaux et charmants (oui, tout ça!) garçons porter la création de leur maman.
